Axe de commentaire, "Mortel pense quel est dessous la couverture.." Jean-Baptiste Chassignet
Jean-Baptiste Chassignet.
Jean-Baptiste Chassignet est un auteur humaniste de la fin de la Renaissance. Fils d'un médecin, il étudie chez les Jésuites et reçoit une formation humaniste. En 1594, il écrit les 434 sonnets de Mépris de la vie et consolation contre la mort. Durant cette période, de nombreuses dissections sont pratiquées de façon officieuse, clandestine, ce qui permet de développer l'anatomie et de connaître le monde qu'est l'Homme. "Mortel pense quel est dessous la couverture est aussi imprégné de l'esthétique Baroque. Le Baroque est un mouvement littéraire et culturel de la fin du 16ème siècle jusqu'à la moitié du 17ème siècle. Son existence est liée à la grande contestation théologique que connaît l'Eglise chrétienne au 16ème siècle. Les nouveaux courants religieux et les différentes guerres de religion conduisent à Chassignet à mettre la poésie au service de la foi par le biais du memento mori et de décrire le corps de façon macabre et terrifiante. En effet, la description du corps est macabre et terrifiante parce que l'auteur la rend plus réaliste, plus "crue" en employant le lexique de l'anatomie, le lexique médical, avec les mots "descharné", "desnervé", "depoulpé", "desnouez", comme s'il décrivait les gestes d'un médecin pratiquant une dissection. Il réaliste alors une dissection littéraire d'un corps. Nous pouvons aussi remarquer une allitération en "-dé". La récurrence de ce préfixe dans les mots "desnervé", "desnouez" ou encore "delaissent leur jointure" accentue la séparation des parties du corps, ce qui rend la description de celui-ci encore plus sinistre. De plus, la description du corps est macabre et terrifiante car elle est grotesque. Elle désacralise le corps humain, elle nous dérange, nous répugne, nous écœure.. Comme nous le montre le champ lexical de la décomposition présent dans le texte, comme nous signalent les termes "pourriture", "distillent",