Baptême de jesus
Théodore d'Aligny 1842
Le Marais
Le baptême de Jésus est le seul événement daté de sa vie publique : il précède son ministère et est situé dans "la quinzième année de Tibère", soit dans l'an 28-29, vraisemblablement au printemps 28, vers la Pentecôte, quand la saison est assez avancée pour permettre l'immersion complète dans les eaux du Jourdain. Jésus manifeste, par sa venue, son adhésion au projet de Jean le Baptiste de restaurer le sacerdoce légitime. Jean est prêtre de naissance. Son père et sa mère sont de la tribu de Lévi. Par son père, il descend de Lévi, et par sa mère, il est apparenté à Jésus. Jean peut donc fonder une lignée sacerdotale, il prêche dans ce sens. Et la lignée se forme par l'investiture d'un successeur qui doit lui être apparenté. En choisissant Jésus, le jour de son baptême, Jean met en place le processus de la réforme du temple de Jérusalem que beaucoup de gens attendent et que redoutent les grands-prêtres en place et leurs alliés, les sadducéens.
Mais un laïc comme Jésus peut-il devenir grand-prêtre ? En principe, non. Toutefois l'Épître aux Hébreux montre que c'est possible, par "l'ordre de Melchisédeq", selon lequel celui qui postule à la fonction royale peut également exercer la fonction sacerdotale. La situation devient alors annonciatrice de la fin des temps : la loi de sainteté énoncée dans le Lévitique est appelée à devenir la loi commune du peuple juif, dans la perspective qu'il devienne le peuple prêtre des autres peuples. Ainsi, en désignant un laïc comme son successeur, Jean manifeste-t-il que le temps est venu pour les Juifs de former un peuple de prêtres, dans une religion désormais ouverte aux autres peuples ; et dans le projet, Jésus sera à la fois le roi de ce peuple et le grand-prêtre de tous.
C'est dans ce projet que la famille de Jésus prend toute son importance. Comme fondateur, Jean ne peut lui-même remplir la fonction de grand-prêtre. Jésus est donc le premier à