Barbusse, Le Feu
C’est le journal d’une escouade que Barbusse met en scène. Il couvre les deux premières années de guerre et peint la vie des hommes aux tranchées. En vingt quatre chapitres, Barbusse décrit tout ce par quoi passent les soldats du caporal Bertrand ; les tranchées, les attaques, les corvées, la peur, la mort, la permission… Il rapporte aussi leurs sentiments et leurs impressions face au grand événement de guerre qu’ils vivent au quotidien ; mettant l’accent sur les épisodes les plus significatifs et les thèmes les plus caractéristiques de leur vie de combattants.
L’ouvrage est inspiré de l’expérience personnelle de Barbusse. Lors de cette Première Guerre Mondiale, il est soldat aux tranchées de Soissonais, de l’Argonne et de l’Artois avant de devenir brancardier au 231ème régiment d’infanterie. Les années 1915 et 1916 sont les plus dures et les plus pénibles pour lui, comme pour tant d’autres. C’est effectivement, à la suite de des épreuves vécues au cours de ces deux années qu’il conçoit le projet d’écrire un livre sur cette guerre. Et c’est en 1916, à son évacuation du front pour blessure, qu’il écrit, dans les hôpitaux où il reçoit les soins, Le feu sous lequel il avait vécu.
C’est un simple fantassin qui narre cette guerre en restituant son cadre et toute son ambiance d’attaques violentes, de morts et de misères infinies. Ce n’est pas véritablement un récit de guerre homogène, mais plutôt un ensemble de courts épisodes vécus lors de ce conflit et dont le point commun est ces personnages que nous retrouvons d’un chapitre à l’autre. Il n’y s’agit pas particulièrement d’évènements saisissants mais de simples faits que le contexte particulier de guerre rend extraordinaires et leur donne toute l’importance que retient la narration. A titre d’exemple les anecdotes des allumettes233 ou de l’œuf234.
Dans sa première partie, la narration voit une grande prédominance du thème du repos. Les tranchées sont évoquées, au passage, sous la