Baroque
Ce terme provient du portugais «barocco» et désigne à l'origine, en joaillerie les perles de formes irrégulières en une pierre mal taillée. Le baroque était donc l'anormal, l'exubérant, voire le décadent. Ce n'est qu'au début du 20e s que les historiens de l'art en ont fait un concept d'esthétique générale appliqué au style brillant de la période qui s'étend entre la Renaissance et le néoclassicisme, et qui désigne l'art et l'architecture du 16e s.
Le mouvement baroque est né en Italie à la fin du 16e s et va conquérir le continent européen jusqu'à la moitié du 17e s. A l'image de la Renaissance qui la précédé et des grands mouvements qui le suivront il est à la fois l'expression et l'acteur des bouleversements historiques qu'il accompagne. Il est la version catholique de la réforme protestante, où l'imagination fantastique projette sur des masses inertes l'idée de l'individualité (afin de les animer) sans pourtant menacer l'ordre social politique représenté par la théologie néo-platonique de l'Église. Transformer des formes solides en expression de l'imaginaire valorise la créativité individuelle, mais surtout il valorise l'interprétation personnalisée de telles expressions, sans pour autant attaquer la position dominante de la vision de l'Église, d'autant plus que les artistes et architectes du baroque se hasardaient rarement en dehors des thématiques religieuses et des mythes classiques de l'Antiquité censés illustrés des thèmes chrétiens. Le baroque met l'accent sur l'individu et donc sur la qualité unique de chaque personne, chaque lieu, chaque expérience interprétative et esthétique. Cependant, ce dernier malgrès toutes ses références à l'individualité du moment, du lieu et de la personne en tant que telle, ne réussit pas à se libérer des griffes de la pensée classique et néo-platonique de l'Église.
Puis au début