Baudelaire - le balcon
Baudelaire, dans « Les Fleurs du Mal », fait souvent apparaitre sa prédilection pour cette couleur particulière entre le jour et la nuit. Dans « Le Balcon », plus précisément, celle-ci symbolise une atmosphère d’intimité en compagnie de la femme aimée. Dès le premier vers, il utilise un champ lexical représentant cette même femme : « Maîtresse des maîtresses […] Ô toi, tous mes plaisirs […] reine des adorées ». Cette impression est d’ailleurs largement renforcée par l’utilisation de l’allitération en « m » et par la répétition de « maîtresse » qu’accompagne encore l’anaphore « Ô toi […] ô toi ». A partir du registre suivant, le poète, afin d’amplifier l’expression de ses sentiments personnels, étend son expérience visuelle au champ des impressions d’ordre kinesthésique, notamment par la chaleur. Le charbon représente en quelque sorte son ardeur amoureuse. Cette chaleur, en outre, demeure avant tout une chaleur humaine grâce à ces zones d’intimité et d’affectivité que sont respectivement le « sein » et le « cœur ». Baudelaire n’écrit-il pas : « Que ton sein m’était doux ! que ton cœur m’était bon ! », série d’exclamations qui renforce justement l’intensité des sentiments ici éprouvés ? D’ailleurs, l’image de la braise est-elle-même déjà renforcée par l’allitération de « r » :
« Nous avons dit souvent d’impérissable choses
Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon. »
Cependant, à partir du quatrième quintil, les images de bonheur tentent de s’inverser et le crépuscule de symboliser, à son