BAUDELAIRE - LES FLEURS DU MAL LE CYCLE JEANNE DUVAL (1/2)
LE CYCLE JEANNE DUVAL (1/2)
Baudelaire - Jeanne Duval - Dessin encre de Chine et vermillonSur la décision du conseil de famille qui veut le soustraire à ses mauvaises fréquentations, Baudelaire est envoyé aux Indes en mai 1841. Le voyage, qui devait durer 18 mois, s'achève prématurément. Le poète de l'Invitation au voyage ne supporte décidément pas le dépaysement. Il revient en France en février 1842.
C'est dès son retour qu'il fait la connaissance de la métisse Jeanne Lemer, la Vénus noire, qui changera plus tard son nom en Jeanne Duval. Qui est donc cette Mlle Lemer ? On ne connaît avec certitude ni la date de naissance, ni l'origine de celle qui fut la seule maîtresse officielle de Baudelaire. Dans un article du n° 184-186 de la revue Conjonction (janvier 1990 - Institut français d'Haïti), intitulé Jeanne Duval, jacmélienne, Jacques de Cauna assure que Jeanne Duval était originaire d'Haïti et qu'elle serait née à Jacmel dans les années 1827 (ce qui est très improbable, elle n'aurait eu que 15 ans en 1842 !). Son nom véritable serait Lemaire ou Lemer, mais Jacques de Cauna évoque également le patronyme de Jeanne Prosper Caroline Dardart.
Lorsque Baudelaire la rencontre, elle est, nous dit Eugène Crépet, figurante dans un de ces petits théâtre qui, dès 1840, annonçaient les cafés-concerts (Baudelaire - Oeuvres posthumes et correspondances inédites - Paris, 1887). Et, sous la plume de Nadar (Félix Tournachon, dit Nadar - 1820-1910), la relation de ses débuts au théâtre du Panthéon (d'autres recherches indiquent plutôt le Théâtre de la Porte Saint-Martin ou de la Porte Saint-Antoine), dans un vaudeville oublié intitulé Un bonheur n'arrive jamais seul, ou Le système de mon oncle, comédie-vaudeville en un acte de Lefranc, est édifiante : Une houle, un hourvari subit d'ébahissements, d'effarements dans la salle : quelques-uns, au fond, se dressent debout sur les banquettes... Il y a de quoi !
En tenue consacrée de soubrette,