Baudelaire spleen 26
Lecture du poème
Télécharger Spleen LXXVII - de Baudelaire en version mp3 (clic droit - "enregistrer sous...") - Lu par Janico - source : litteratureaudio.com
LXXVII - Spleen
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
II n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé
Les Fleurs du mal - Spleen et Idéal - Charles Baudelaire
Projet Nous ferons un commentaire composé, nous étudierons:
- en I : les caractères habituels du spleen
- en II : l'anéantissement du moi
- en III : l'anéantissement fatal que rien ne peut enrayer
Etude linéaire
I) Les caractères habituels du spleen.
A) L'ennui
- Ici c'est le roi, c'est-à-dire le poète, qui s'ennuie si fort que rien ni personne ne peut l'y arracher.
- Le roi n'a plus de désir, incapable d'un sentiment quelconque; rien ne