Baudelaire
Situation
"L'Albatros" est un poème de Charles Baudelaire publié initialement dans la "Revue Française" le 10 avril 1859. Il a été inclu dans les Fleurs du Mal sous le chapitre "Spleen et Idéal". Le texte
L'Albatros
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. Structure du poème
Il s'agit d'un poème de 4 strophes de 4 vers, tous des alexandrins (12 pieds) L'ordre des rimes est classique, entrecroisé. Analyse
Le thème de ce poème est la mer, sa signification est l'exclusion. Ainsi pourrait-on résumer ce poème en une phrase.
Le sens caché de ce poème est l'analogie que fait l'auteur entre sa personne et l'albatros, oiseau des mers splendides en vol et maladroit sur la terre ferme. Baudelaire se voit comme l'albatros, dans un univers à lui où il excelle mais est incompris de son environnement. C'est cette opposition entre ce qu'il ressent et comment il est perçu par ses contemporains qui lui a donné son surnom de "poète maudit", au sens "poète incompris".
Pour arriver à cette conclusion on peut suivre deux pistes. La première est celle d'un cheminement. La première strophe parle de l'oiseau majestueux, roi des airs. La seconde explique son état une fois posée au sol. Ca reste une description froide, comme une description de