En Attendant Godot et Fin de partie sont deux œuvres de Beckett qui appartiennent à un contexte d'après-guerre, celui des restrictions matérielles et du doute spirituel. Il n'est donc pas étonnant que ces deux pièces soient saturées de références bibliques qui engagent un questionnement sur l'existence de Dieu. Les écrits de Beckett mettent en œuvre un pessimisme profond quant à la condition humaine, réduite à sa plus simple expression. Il met en scène une humanité déchue dans un monde privé de transcendance et condamné à la souffrance et à la mort.. L'arrière-plan métaphysique dans les deux pièces est incontestable et le titre d' En Attendant Godot est significatif: les critiques ont souvent vu dans ce Godot, personnage qui conditionne l'attente des deux personnages de la pièce, Vladimir et Estragon, l'image d'un Dieu parodiée. Dieu qui se dit God en anglais se trouve affublé d'un suffixe considéré comme péjoratif qui le diminue dans son caractère puissant et transcendant. Le titre de la seconde pièce Fin de partie laisse deviner la fin d'un monde créé par Dieu, la fin de l'humanité toute entière. Cependant, il ne faut pas radicaliser et affirmer que ces deux pièces sont le reflet d'une pensée athée. L'éducation puritaine qu'à reçu Beckett et qui l'a conduit à une profonde remise en question de la religion, hante encore ses écrits et ne pose pas la non-existence d'un créateur mais un questionnement le concernant. Il a lui-même affirmé dans sa Lettre à Michel Polac(janvier 1952) qu'il « ne sait pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s'il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les deux qui l'attendent ». Dans une des interview données, il confirme que s'il avait sur qui était Godot, il l'aurait dit dans sa pièce. Ainsi, le questionnement sur l'existence de Dieu reste entier. Il s'agit alors de se demander quel est le Dieu auquel se réfère Beckett et quelle image il donne de ce créateur à travers les personnages de Fin de partie et d' En