Beckett
Section 1 (jusqu'à la p.22 "rabat le couvercle")
La scène représente un intérieur. C’est un refuge où vivent Clov, Hamm, dans un fauteuil roulant, aveugle et paralytique, ses parents Nagg et Nell logés dans deux poubelles fermées par des couvercles. Les réserves du refuge s’épuisent, c’est la fin. Au lever de rideau, Hamm et les poubelles sont recouvertes de draps. Clov les plie, après avoir tiré les rideaux des deux fenêtres. Il retourne dans sa cuisine attendre que Hamm le siffle. Hamm qui est seul à connaître la combinaison du buffet, est assuré de la soumission de Clov, qu’il menace d’affamer s’il ne lui obéit pas. Le temps est lent à s’égrener, Hamm tyrannise Clov, l’insulte, semble se réjouir à l’énoncé des misères physiques de Clov.
Décor
La longue didascalie initiale plante un décor immédiatement parlant !
Deux « petites » fenêtres (symétriques, à gauche et à droite), rideaux : difficiles d’accéder au paysage extérieur, d’où l’emploi de l’escabeau et de la lunette
Tableau (retourné au début de la pièce) : aucune ouverture sur quoi que ce soit, pas de perspective de rapport au monde, refus ostentatoire d’ornementation.
Fauteuil roulant : élément classique du théâtre (cf. Molière ou Beaumarchais) mis à la sauce absurde
Deux poubelles « l’une contre l’autre »
« vieux draps » : sortes de linceuls (la réplique première renvoie à la mort), « grand mouchoir taché de sang »
(+réveil+chien+gaffe[1]).
La symétrie du décor (cf. début d’Oh ! les beaux jours !) est soulignée par le jeu de Clov au départ.
Espace clos = « refuge » (après quel déluge ? une explosion nucléaire ?). L'extérieur est présenté comme menaçant: "Hors d'ici c'est la mort." (p.21) "Plus de nature […] Dans les environs" p.23
Ouverture sur le monde inaccessible, le « monde » des personnages est la pièce ds laquelle ils se trouvent, et dont Clov « fait le tour » avec Hamm. A la fois espace de protection mais aussi prison Cf. la hauteur des fenêtres et