Bel-ami , "mais duroy tout a coup ... "
Introduction :
Georges Duroy a rencontré Forestier dans la rue, et celui-ci l’a invité à dîner. Duroy se rend donc pour la première fois chez son ancien camarade de régiment avec le ferme espoir de voir sa condition s’améliorer. Pauvre, mal à l’aise dans cet habit qu’il porte pour la première fois, c’est plein d’appréhension qu’il entre chez le couple plus fortuné. Nous allons donc voir, dans cet extrait de la partie I du chapitre 2 de Bel-Ami, comment Georges Duroy prend possession petit à petit des meubles de Forestier et l’impression que suscite chez lui la blonde Madeleine que nous découvrons en sa compagnie pour la première fois.
I: La mise en confiance de Duroy :
Cette page se construit dans un double mouvement, avec, en premier lieu, la déconfiture de Duroy. En effet, dans l’escalier, il avait l’impression de voir un autre homme tant son chic l’époustouflait. Il suffit d’un majordome bien stylé pour que son semblant d’assurance s’effondre : il se sent " perclus de crainte, haletant ". Le rythme binaire, avec la gradation décroissante, est à l’image de son souffle irrégulier et affolé : nous sommes loin de la respiration profonde d’un homme sûr de lui! Le phénomène se répète un peu plus loin, cette fois avec une gradation croissante : " Il avait envie de s’excuser, d’inventer une raison pour expliquer la négligence de sa toilette; mais il ne trouva rien, et n’osa pas ajouter à ce sujet difficile ", là encore le rythme binaire témoigne de l’affolement croissant de Duroy
Son embarras atteint son paroxysme lorsqu’il se trouve sous le regard inquisiteur de cette femme par laquelle il est " examiné, inspecté des pieds à la tête, pesé, jugé "; cette accumulation suggère la domination de Madeleine. Il n’a plus qu’à rougir et se taire.Dans un second temps, il s’assoit dans un fauteuil qui opère une véritable transformation sur lui. Le voilà qui entre en contact presque charnel avec ce meuble, comme en témoigne le réseau lexical de la sensualité