berenice
Introduction
Titus, fils de l’empereur Vespasien, aime Bérénice, princesse originaire de Palestine. Devenu empereur à la mort de de son père, il se heurte à l’opposition du Sénat et de Rome qui interdisent une union avec une reine étrangère. Seul, il se prépare à expliquer à Bérénice qu’ils doivent renoncer à s’aimer. C’est dans la scène IV de l’acte IV, juste avant le dénouement final, que se situe le cœur de la tragédie. Il est tiraillé entre sa passion et son devoir. Et c’est ici que Titus, seul sur scène livre au spectateur ses conflits intérieurs.
Lecture
Problématique(s)
- En quoi le choix du monologue permet-il à Racine d’amplifier le tragique de la pièce ?
- En quoi le monologue permet-il au dilemme de s’exprimer ?
- En quoi ce long monologue est-il un monologue délibératif ?
Plan
I Un personnage tourmenté, confronté à un dilemme
II Le choix du monologue
I Un personnage tourmenté, confronté à un dilemme
1. Un personnage en proie au désarroi
Le personnage se retrouve face à lui-même. Physiquement d’abord : la didascalie « seul » accolée au nom « Titus » rappelle sa recherche de la solitude, seul face à sa décision ensuite. Son désarroi s’explique par la nécessité de rompre avec Bérénice, de faire ses « adieux » (v.3). Le renvoi de la reine est ainsi présenté comme un « combat » (v.5) (placé à la césure) à livrer avec celle qu’il aime. Titus se met lui-même en scène comme un bourreau face à sa victime. Il utilise ainsi des termes particulièrement forts appartenant au champ lexical de la violence guerrière : « cruauté » v.4 (qui fait référence par son étymologie au sang qui coule), « barbare » v.6, « percer » v.13, 14 qui renvoie aux blessures infligées. La tonalité pathétique s’accompagne d’une ponctuation expressive (points d’exclamation) et d’interjections lyriques « hé bien » (v.1), « ah » (v.38). Titus est en fait emprisonné dans ses fonctions. Il fait l’expérience de sa