Bergson
Le texte s’inscrit dans le débat de la fin du XIX ème siècle autour de la psycholo gie moderne qui se constitue à ce momen t et qui est assez largemen t tributaire des découvertes de la médecine et de la biologie. Le problème central, c’est la formation des images ou représe nt a tions. Comme n t les produison s - nous ? Deux thèses s’affronte nt : le matérialisme et l’idéalisme , ce qui recond uit un débat très classique. Bergson va s’opposer conjointe m e nt au matérialisme et à l’idéalisme. Si le matérialisme a raison, cela veut dire que nos idées, nos images, nos représentations, nos sentiments ne sont que l’expression d’une activité physico - chimique, celle de nos organes, tout particulièrem ent de notre systè m e nerveux central. S’y ajoute l’idée d’une réduction mécanique qui rabat nos sentiments, nos émotions, à n’être rien d’autre que des traduction s d’opérations chimique s (ce que la science moderne accepte assez bien). Mais comme l’essentiel de ce que nous ressentons dépend des perceptions que nous avons du monde extérieur, la conséquence est que nos états de conscience intérieurs (nos images, au sens large), dépen de n t de la perception. Ce que nous ressent o n s a surtout une origine externe, notre conscience est une sorte de reflet du monde tel que nos organes des sens l’appréhe n d e n t. Le matérialisme débouche assez vite sur une conception empiriste de la connaissance , dont Bergson ne va pas accepter la totalité des présup p o s é s, bien qu’il en soit finalement assez proche. Pour la plupar t des empiristes, il n’y a pas de différence qualitative entre le souvenir et la perception actuelle : dans les deux cas, il s’agit d’image, l’une est plus intense que l’autre parce qu’elle se produit au présent, le souvenir ne serait donc qu’une image affaiblie de la perception présente, de la perception qui lui a, autrefois, donné naissance. L’image se conserverait (mais comme n t ?) en perdan t de sa vivacité et de sa