Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art

mars 2013

MADAME DE STAËL (1766-1817)
Bibliographie sélective à l’occasion des deux cents ans de la publication de De l’Allemagne (1813-2013)
En 1813 parait à Londres un essai promis à un bel avenir : De l’Allemagne, écrit par Madame de Staël. D’abord édité à Paris en 1810, il fut interdit par Napoléon (« votre dernier ouvrage n’est pas français », s’émut la censure impériale) et tous ses exemplaires furent pilonnés.
La Comtesse Germaine de Staël est l’une des figures intellectuelles dominantes de cette période. Républicaine, elle est la plus farouche opposante à l’Empereur français, animant à Coppet (en Suisse) où elle réside généralement, un cénacle qui regroupe une grande partie de l’intelligentsia européenne. Alternant œuvre politique, essais littéraires et romans (Delphine, Corinne ou l’Italie), elle annonce une nouvelle sensibilité.
De l’Allemagne est en quelque sorte l’apothéose de son œuvre, et est considéré comme l’un des premiers essais de littérature comparée. Après un grand voyage dans ce pays en 1808, au cours duquel elle rencontre les grands auteurs du temps (Goethe, Schiller, Schlegel …), elle en trace un portrait en profondeur : sa diversité, ses mœurs et coutumes, son histoire littéraire et artistique, ses grands écrivains. Elle inscrit la culture allemande dans son contexte politique, social, historique, mais aussi climatique et géographique, toutes choses qui la définissent et l’éclairent. « Rien dans la vie ne doit être stationnaire, et l’art est pétrifié quand il ne change plus », telle en est la thèse principale. D’où le rejet des règles classiques, paralysantes car usées. Il faut chercher une nouvelle inspiration, un nouveau style, en se retournant sur son propre passé, en s’ouvrant aux écrivains étrangers, et en laissant libre cours à l’émotion voire la passion. Le succès de cet ouvrage est retentissant car il jette les premières bases du Romantisme