Bidonvilisation
Nous vivons sur une planète en difficulté, honte à vous si vous n’étiez pas au courant. Dans la hâte, peut-être par crainte d’être personnellement accusés, les peuples occidentaux ont tendance à trouver des raisons bidon pour expliquer les problèmes qui leur explosent au visage. Les troubles environnementaux sont une source de ces raisons boiteuses, et la principale stupidité trouvée pour les expliquer est le taux de croissance élevé de la population mondiale.
Si la démographie mondiale continue d’évoluer à ce rythme, et elle continuera, la population de la planète atteindra les 10 milliards de personnes en 2060. À cet effet, il est tentant de déduire, à tort, que cette surpopulation sera la cause de problèmes environnementaux d’une plus grande ampleur. Or, il est faux d’affirmer qu’il y a trop de personnes dans le monde ; d’affirmer qu’il y a clairement une surconsommation des ressources non renouvelables serait en effet plus juste. Encore une fois, il est tentant de pointer du doigt les grandes villes pour cette consommation clairement excessive. Toutefois, la réunion de la population en milieu urbain est une des meilleures façons de réduire ce phénomène, surtout que l’architecture de notre siècle en est une de progrès et d’innovation sur le plan environnemental. Le hic, parce que bien sûr il y a un hic, c’est que d’ici 2060, 95% des nouveaux habitants naîtront dans une ville du Sud, lesquelles se développent presque essentiellement en bidonvilles. En effet, en Afrique par exemple, la population urbaine des bidonvilles connaît une croissance équivalente au double de celle de ses vraies villes. Cette statistique n’est surprenante que si on n’est pas au courant que 99,4% de la population éthiopienne vit exclusivement dans des bidonvilles, alors que Mexico est l’hôte d’un bidonville peuplé de quatre millions d’habitants. Ces agglomérations sans aucune structure sont une nuisance pour à peu près tout ce qui concerne l’être humain : l’environnement,