Bien commun
Essai sur l'homme et l'oeuvre
Nul n 'ignore combien la philosophie positiviste d'Auguste Comte a influencé la Franc-Maçonnerie du xixe siècle, cette influence n 'a pas que des avantages. Cependant il est nécessaire pour comprendre l'histoire de la maçonnerie de mener une réflexion sérieuse sur ce mouvement de pensée. Nous la conduisons à partir d'une étude des idées d'Emile Littré, maçon, imprégné de la philosophie positiviste mais qui sut prendre quelque distance avec l'oeuvre d'Auguste
Comte et plus particulièrement avec celle de la dernière partie de sa vie. *
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D'abord, et sans revenir sur les détails de sa vie, vous me permettrez de noter et de souligner que Littré a été marqué, et d'une façon définitive, par son enfance, par son adolescence, par le milieu dans lequel il est né et a grandi, un milieu, du côté paternel comme du côté maternel, républicain, qui vouait un véritable culte à ce qui fut l'esprit de la Révolution française. Littré restera fidèle à cet idéal républicain, à sa foi démocratique, et à ce que l'on a pu appeler "la philosophie des lumières".
Notes
Quelques anecdotes nous le montreraient.
C'est lui qui nous raconte, avec une sorte de ferveur touchante, que son père, sous-officier
d'artillerie, voguant vers les Indes en 1791 sur un bateau commandé mar Monsieur de
Villèle (le futur ministre de la Restauration et monarchiste convaincu), obligea ce dernier à célébrer l'anniversaire de la prise de la Bastille et à danser autour du mât du navire pendant que l'on déclamait des couplets "patriotiques et républicains".
Il nous raconte encore, avec attendrissement, que sa mère apostropha aux Tuileries un député de son pays qui, selon elle, n'avait pas défendu avec assez d'énergie la Convention.
Une autre fois, cheminant avec son fils dans les rues de Paris, comme Madame Littré était
brutalement poussée et renversée par un ouvrier parisien, elle se relève et proclame
"Mon fils, il faut bien aimer le