Bilbon le hobbit, une oeuvre de paralittérature?
Introduction
L’œuvre de Tolkien fait l’unanimité parmi les adeptes de la Fantasy comme genèse de la Terre du Milieu, comme aperçu de ce monde que l’on retrouvera à son apogée dans Le Seigneur des Anneaux, et comme première esquisse de ce qui sera dénommée ensuite « high fanasy ». Cependant, ne peut-on pas remettre en doute la légitimité de cette catégorisation de part le fait que l’ouvrage est destiné à la base à des enfants ? Sa composition le rapproche plus de la littérature enfantine, et par là d’une forme de littérature populaire, que de la high fantasy, c’est ce que nous nous efforcerons de démontrer, afin de prouver que Bilbo le hobbit est un livre ambigu, entre « haute » et « basse » littérature, entre littérature consacrée pour adulte et littérature populaire et dévalorisée pour enfants. Mais avant de nous lancer dans l’analyse, revenons brièvement sur l’auteur, l’œuvre et les genres mis en causes. 1. L’auteur
John Ronald Reuel Tolkien est né en 1892 à Bloemfontein, en Afrique du Sud où son père Arthur avait déménagé pour raisons professionnelles. En 1895, sa mère Mabel retourne en Angleterre avec Ronald et son frère cadet Hilary. Son père meurt en 1896 et sa mère en 1904. A la King's Edward School, il découvre ses talents linguistiques et étudie les anciennes langues anglo-saxonnes. Il est diplômé d'Oxford et épouse Edith Bratt juste avant de partir pour la France en juin 1916 comme sous-lieutenant des Lancashire Fusiliers. Il combat pendant la bataille de la Somme mais est ensuite rapatrié pour avoir contracté la fièvre des tranchées. Il consacre les années suivantes à son travail d'enseignant en tant que professeur d'anglo-saxon et se révèle bientôt l'un des meilleurs spécialistes de philologie du monde. En marge de sa carrière