Jean de La Bruyère, né à Paris le 17 août 1645[1] et mort à Versailles le 11 mai 1696[1], est un moraliste français. jean de La Bruyère est le fils d'un contrôleur des rentes de la ville de Paris. La date de sa naissance est incertaine, elle est estimée à 1645. Après avoir obtenu une licence en droit, achète une charge, fort modeste, de trésorier général de France au bureau des finances de la région de Caen, ce qui ne l'empêche pas de vivre à Paris, d'une façon si discrète qu'on ne connaît pas grand-chose de sa personnalité. Il est malgré tout remarqué par la maison de Condé, qui lui propose en 1686 un poste de sous-précepteur auprès du duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. Logé tantôt à Versailles, tantôt à Chantilly, résidence des Condé, tantôt au palais du Luxembourg, il se mêle à la haute société de l'époque, qu'il peut observer tout à loisir. Il cesse ses fonctions d'enseignement dès 1687, mais devient bibliothécaire et gentilhomme ordinaire de M. le duc de Bourgogne. En 1688, il fait paraître un petit volume au long titre, les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les caractères et les mœurs de ce siècle, qui obtient aussitôt un succès foudroyant. Il a inclus dans son ouvrage un grand nombre de portraits de contemporains, présentés sous des noms fictifs, que le public s'amuse à retrouver. Dans les huit éditions qui se succèdent de 1688 à 1696, il relègue à la fin de l'ouvrage la traduction du grec, et enrichit son œuvre personnelle de nouveaux portraits. Grâce à ce succès, mais aussi grâce à l'influence des Condé, il est élu à l'Académie française en 1693. Ayant pris parti pour les Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, certains de ceux-ci, jaloux également de son succès, le prennent violemment à parti, le projetant par là sur le devant de la scène parisienne. Mais il est frappé d'une attaque d'apoplexie qui l'emporte brutalement en 1696, alors qu'il est en pleine gloire.