L'Allemagne, symbole de la coupure du monde (1947-1949)
L'Allemagne est la grande perdante de la seconde guerre mondiale à tous points de vues. La question de son avenir divise les Alliés dès 1944, alors que la défaite de l'axe se précise. L'ennemi vaincu devient vite un enjeu essentiel dans l'affrontement inévitable qui se dessine entre les deux superpuissances nées à la fin de la guerre : les États-Unis et l'URSS. Le conflit ouvert entre les deux États éclate d'ailleurs avec la première crise de Berlin, début officiel de la guerre froide. Les conséquences de la rivalité entre les deux blocs seront très graves pour une Allemagne et des Allemands divisés entre deux États. Plus que jamais le pays est au cœur des relations internationales et devient un symbole du nouveau monde bipolaire né de la guerre.

I. Pourquoi l'Allemagne est-elle un enjeu d'affrontement entre les deux grands ?
a) L'Allemagne est devenue le symbole de la lutte pour la liberté.
En 1945, l'Allemagne n'est pas un État comme les autres pour les Alliés : il est le symbole de la lutte contre le nazisme et pour la libération de l'Europe. Pourtant, les États-Unis et l'URSS ne portent pas vraiment le même regard sur le pays vaincu. L'URSS a subit de lourdes pertes humaines et de gros dégâts matériels pendant la guerre. Staline avait fait de la lutte contre Hitler et le troisième Reich un point fort de sa propagande. La victoire contre le nazisme va servir de justification à la politique d'expansion du communisme en Europe. Pour Staline, l'URSS a le droit de protéger son territoire en installant des régimes communistes amis dans les pays qui bordent ses frontières. Il développe l'idée que si les communistes avaient dirigé l'Europe en 1939, Hitler n'aurait pas pu mener à bien sa politique impérialiste. De plus, selon lui, on ne peut pas faire confiance à l'Allemagne, même vaincue. Elle doit donc payer à l'URSS des réparations pour les pertes soviétiques. Les États-Unis, quant à eux, sont inquiets de