SUR LA ROBE ELLE A UN CORPS
BLAISE CENDRARS

I. Situation du texte
Sur la robe elle a un corps est un poème de circonstance faisant partie des Dix-neuf poèmes élastiques de Blaise Cendrars, œuvre publiée en 1919 mais dont l’écriture s’étale majoritairement entre 1913 et 1914. Ce recueil de poèmes fait donc partie des premières compositions poétiques de l’écrivain après ses voyages dans les pays de l’Est, en France et à New York. Influencé par la philosophie de Schopenhauer, il assimile son écriture à la célèbre phrase du philosophe : « Le monde est ma représentation ». La frontière entre la vie et la poésie est abolie, l’une et l’autre ne font plus qu’un seul principe. Les vers que compose Blaise Cendrars dépeignent des fragments de réalité, des rencontres, des paysages capturés en mots dont leur disposition dans le texte ainsi que les couleurs qui s’en dégagent prennent une importance primordiale. Sur la robe elle a un corps traduit parfaitement la volonté du poète de dévoiler la représentation qu’il se fait de la femme en symbolisant chaque partie de son corps par les éléments d’une fleur ainsi que par les éléments naturels caractéristiques de la voûte céleste. Il aboutit à une vision beaucoup plus noircie de la figure féminine en la comparant à une prostituée du bal Bullier célèbre pour ses soirées dansantes entre 1850 à 1940.

II Explication linéaire
Le titre Sur la robe elle a un corps semble d’emblée digne d’intérêt. En effet, la logique dirait plutôt « Sous la robe elle a un corps ». Le regard de Cendrars met à nu la femme dont le corps lui apparaît jaillir du vêtement.
Le poème commence par une comparaison entre le corps de la femme et le crâne bosselé du poète, ce dernier fait appel aux rondeurs féminines qui ne sont pas imagées de manière particulièrement sensuelle puisque le crâne a une connotation soit négatif en référence à la mort, soit plutôt positive en référence à l’habitacle de la pensée, de l’esprit. Du reste, la phrase suivante prend