Bohemiens en voyage
Charles Pierre Baudelaire est un poète français, né à Paris en1821 et mort dans la même ville en 1867. Il est l'un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle : en incluant la modernité comme motif poétique, il a rompu avec l'esthétique classique.
Baudelaire est rattaché au Symbolisme. S'opposant à la conception réaliste, le Symbolise considère le monde dans son mystère, le langage poétique est seul à même d'exprimer ce mystère et, peut-être, de le percer par le moyen du symbole.
Bohémiens en Voyage est la 13e pièce du recueil Les Fleurs du mal (1857), inclus dans la première partie de l'ouvrage : Spleen et Idéal.
Ce poème, contrairement à d'autres poèmes des Fleurs du mal est inspiré d'un tableau de Jacques Callot.
Ce poème est poétique par sa structure et sa musicalité, c'est un sonnet composé de deux quatrains et deux tercets tous en alexandrins.
Lecture analytique Commençons tout d'abord par le titre « Bohémiens en voyage ». Ce titre est assez parlant : le poète va consacrer ces vers aux errants qu'on nomme les bohémiens.
Dès les premiers mots apparaissent les intentions particulières du poète : appeler « tribu » la troupe des bohémiens c'est insinuer une idée de solidarité entre les membres du groupe. Une tribu n'est pas simplement un rassemblement d'individus, c'est une organisation sociale qui a son histoire, ses racines, ses traditions, ses valeurs, sa hiérarchie et ses lois.
« Hier s'est mise en route » est aussi très significatif, car le fait de se mettre en route suppose une décision volontaire et un but recherché en même temps que le point de départ antérieur au début du poème. Ainsi, le déplacement de la tribu prend allure de quête.
« Les prunelles ardentes » révèlent le feu intérieur qui anime les voyageurs.
Baudelaire nous décrit ensuite la composition de cette tribu : elle est composée de femmes et d'enfants « en portant ses petits sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits le trésor