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Quel avenir pour les entreprises publiques ? Après avoir connu un grand essor, au moins en France et en Grande-Bretagne, après avoir enregistré quelques succès - on cite souvent le TGV pour la SNCF, l'énergie nucléaire pour EDF, la formule des entreprises publiques jouissant d'un monopole de service public est aujourd'hui contestée.
Gestion laxiste, investissements inconsidérés, mépris du client, les thèmes de la remise en cause sont bien connus.
I - Le contexte général
Mais, en toile de fond de ces critiques, parfois excessives, il vaut la peine de s'arrêter un instant, pour commencer, sur l'évolution profonde des mentalités qui accompagne notre changement de siècle.
On assiste aujourd'hui, d'une part à un retrait des Etats-nations, d'autre part à un renouveau du paradigme du marché.
Retrait des Etats-nations, c'est une banalité de l'évoquer. La dimension des espaces de décision a été bouleversée par les progrès des transports et de l'électronique. Les financiers, pour ne citer qu'eux, opèrent aujourd'hui à l'échelle du monde et les Etats ne les intéressent que dans la mesure où ceux-ci, par leur comportement, peuvent affecter la valeur des monnaies ou le cours des actions.
Cela étant, les Etats perdent leur autonomie économique et financière et n'ont d'autre ressource que de se regrouper dans des Communautés - telle la
Communauté européenne - à qui ils abandonnent les pouvoirs qu'ils ne peuvent plus exercer à leur échelle. Mais, de ce fait, ils se trouvent eux-mêmes mis en concurrence au sein de leur communauté, et confrontés à cette question fondamentale qu'ils avaient sans doute cessé fâcheusement de se poser : les prélèvements qu'ils opèrent sur le revenu national sont-ils à la mesure des services qu'ils rendent ? Ces services pourraient-ils être rendus mieux, ou moins cher, ou les deux, en faisant appel à l'entreprise ?
Les Etats-nations ont aussi perdu de leur poids pour des raisons culturelles.
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