Bon sauvage et bonheur
Le « bon sauvage » est le fruit de l’imaginaire de tous les grands lecteurs des récits de voyages qui foisonnent à partir du 16e siècle. Il permet de conceptualiser l’homme démuni des acquis de la société. Le mythe est par définition, un récit qui met en scènes des personnages imaginaires afin de retracer l’histoire d’une communauté, de symboliser des aspects de la condition humaine voire de traduire les aspirations ou les angoisses d’une collectivité pour laquelle ce mythe a un sens. Il serait intéressant de relier le mot incarnation, rêve et bonheur pour en déduire qu’il s’agit donc d’une utopie qui est entre autre une représentation idéalisée de l’humanité. De plus le terme d’incarnation nous renvoi à un terme de rapprochement de valeur qui s’établit sur un plan symbolique, le bonheur lui étant un eudémonisme. Or le sauvage se situe avant la signification et la confiance. Le terme de mythe corrélé à celui de l’utopie signifie donc que le sujet nous amène à un double éloignement de l’homme civil pour parvenir à saisir le « bon sauvage ». Il y a donc une réelle implication anthropologique. Mais pourquoi idéalise ton le bon sauvage ? Qu’est-ce que l’homme a perdu pour rêver d’une telle simplicité ?
I° Les deux pôles de l’âme
• Soumission / Domination
Le bon sauvage aurait tendance à subir son destin, il est dans l’acceptation de sa fatalité et ne cherche en rien à le fuir. On peut relier cela au FATUM qui signifie en latin la fatalité. En effet, le bon sauvage, homme complètement innocent ne possède que le sentiment de soi, de son environnement. Il ne cherche qu’à assouvir ses besoins naturels c’est-à-dire ceux qui consistent en sa subsistance. A l’état de nature l’homme serait naturellement bon, guidé par ses instincts dans une vie idyllique dont il trouverait son bonheur dans une vie frugale et simple. Mais pouvons-nous réellement dire que le bon sauvage est heureux ? Il est