Bonjour
Corrigé intégral.
Question : Comment le poète est-il présenté dans ces deux textes ?
De nombreux textes poétiques présentent une réflexion sur le statut du poète. Parmi eux, nous trouvons ces deux poèmes : un sonnet de Jacques Roubaud, intitulé « Le lombric » paru en 1983 dans le recueil Les animaux de tout le monde, et un poème de Charles Baudelaire, « L’albatros », extrait des Fleurs du Mal, publié en 1857. Nous nous demanderons quelle est l’image du poète véhiculée par ces deux textes. Pour y répondre, nous verrons d’abord que tous deux emploient la métaphore animalière avant d’observer qu’ils présentent tous les deux une vision ambigue du rôle du poète.
Les deux textes sont en effet composés sur la métaphore* de l’animal ; on peut donc dire qu’ils présentent des allégories* du poète, puisque le choix du lombric et de l’albatros permet à Roubaud et à Baudelaire de rendre plus concrète, pour le lecteur, l’idée du poète et de son rôle – d’autant plus que Roubaud dédicace son sonnet « à un jeune poète de douze ans ». En outre, les deux textes commencent comme des fables dont le héros est l’animal ; leur dimension symbolique n’arrive que plus loin dans le poème, par le biais d’une comparaison* : « le poète […] est comme un ver de terre » (v.9) chez Roubaud, et « le Poète est semblable au prince des nuées » (v.13) chez Baudelaire. Ce n’est que dans la seconde partie des textes qu’apparaît l’analogie entre le poète et l’animal. Enfin, les deux poèmes se présentent comme de courts récits, écrits au présent : « se réveille » (v.2) dans « Le lombric » et « est », « laissent », « suivent » (v.9, 7 et 3) dans « L’albatros ». Le personnage y est le héros d’une très brève histoire : l’anecdote des marins chez Baudelaire, l’existence pénible et laborieuse du lombric chez Roubaud. Cependant, si les deux poètes choisissent un animal pour les représenter, celui-ci n’implique pas la même image. Pour autant, leur vision est assez