La modification, Michel Butor

Question : Quelle est la particularité de cet incipit ?
Problématique : En quoi cet incipit représente le nouveau roman ?

Introduction :

Michel BUTOR publie en 1957 son célèbre roman La Modification.. Présenté comme un étrange récit autobiographique, celui-ci a pour sujet un personnage anonyme porteur d’un monologue intérieur frappant. Ainsi, le troisième roman de Michel Butor associe une écriture moderne à l’analyse classique d’une "crise" psychologique. De surplus, il est aux yeux du grand public un des ouvrages les plus représentatifs du Nouveau Roman. Cet extrait, incipit symbole de l’originalité de son œuvre se distingue par des éléments romanesques traditionnels et un traitement particulier d'une écriture conventionnelle. De ce fait, son non conformisme aux normes de la situation d’énonciation ordinaire mène à se questionner sur ce qui fait de cet incipit, un emblème du nouveau roman.
1. Les éléments romanesques traditionnels
a) Le cadre spatio-temporel : "heure à peine matinale" ; une entrée dans le train (métaphore de l'entrée dans le roman ?) Champ lexical du train : « rainure de cuivre », « le panneau coulissant », « valise », « voyages ».
b) un début "in medias res" ( directement propulsé dans le roman sans présentation précise des éléments de la situation d’énonciation traditionnelle. La présence du héros de l'histoire, et sa présentation physique : "homme habitué aux longs voyages" ; "quarante-cinq ans". Le personnage est flou, anti-description : choses précises qui ne forment pas un corps ( personnage décousu « pied gauche », « épaule droite », « vos doigts », « vos muscles », « vos tendons » « vos phalanges », « votre paume, votre poignet et votre bras », « cou » « épaules », « dos », « vertèbres », « reins ».
Personnage perdu, effacé, non déterminé du fait qu’on connaisse ses habitudes, ses gestes, son âge (« quarante-cinq ans ») mais pas ce qu’il est réellement ( anonymat du protagoniste

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