Boule de Suif, de Guy de Maupassant figure dans le recueil collectif Les Soirées de Médan (1880), patronné par Emile Zola. C’est un contexte fébrile. C’est un conte rédigé durant l’année 1879. L’histoire commence sur un tableau de la campagne normande en plein hiver où grouillent des soldats en déroute et en guenilles, que la faim et la défaite annoncée, ainsi que l’invasion prussienne bien réelle poussent à errer sans but et sans chef. Fantassins, hussards, soldats de la Garde Mobile Nationale, ne se reconnaissent plus entre eux et en viennent parfois à se tirer dessus comme des lapins. Il y est question de la lâcheté des notables face à l’occupant prussien, sauf la prostituée patriote. En Normandie, 1870, l’armée française quitte Rouen, bientôt envahie par les prussiens. Dix habitants fuient vers Le Havre via Dieppe. Dans la diligence se trouvent les Loiseau, des commerçants, les Carré-Lamadon, des filateurs, le Comte de Bréville, deux religieuses, Cornudet le démocrate et Elisabeth Rousset, une demi-mondaine appelée « Boule de Suif » du fait de son embonpoint et qui se donnera à un officier prussien pour sauver les autres voyageurs qui la méprisent pourtant.
En 1870, Napoléon III est empereur des Français depuis dix-neuf ans tandis que Bismarck, Premier ministre du roi Guillaume de Prusse travaille activement à l’unification allemande (l’Allemagne est alors morcelée en petits territoires indépendants).
Le 21 juin, le Prince de Hohenzollern-Sigmaringen est candidat au trône d’Espagne et la France proteste vigoureusement contre cette candidature, effrayée à l’idée de voir l’Allemagne gagner en puissance. L’ambassadeur français Benedetti est envoyé à Ems où Guillaume de Prusse confirme que Leopold se retirera de la course au trône pour calmer les esprits. Malheureusement, Bismarck réécrit volontairement le télégramme envoyé par son roi de manière à humilier le gouvernement français. La réaction ne se fait pas attendre et, le 19 juillet, la France déclare