Bourgeois gentil homme
(1670)
Comédie héroïque en cinq actes
Dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l'on doit célébrer la fête des jeux Pythiens, deux princes rivaux, Ériphile et Sostrate, régalent à l'envi la jeune princesse, Ériphile, et sa mère, Aristione, de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser.
Commentaire
La donnée, très romanesque et fort conventionnelle, était due au choix du roi, comme l'indique l'’’Avant-Propos’’. Molière s'est inspiré, en changeant de registre, du “Don Sanche d'Aragon” de Corneille, les deux pièces présentant quelques ressemblances ; il s'est souvenu aussi de la comédie qu'il avait brochée en toute hâte, six ans auparavant, pour “Les plaisirs de l'Ile enchantée” : “La princesse d'Élide”. Si le texte de la pièce est court pour une durée de cinq actes, c'est que le dialogue n'a ici qu'une importance relative, l'accent étannt mis sur les éléments spectaculaires de la représentation, comme la danse, la musique ; le texte n'a pour fonction mineure que de fournir une sorte d'unité au spectacle, et cela illustre la plasticité de la comédie-ballet, qui offre une extraordinaire diversité des formules. Molière introduisit cependant une touche de réalisme, en faisant le procès de l'astrologie, qui jouissait d'un immense crédit à la cour de Louis XIII et à celle de Louis XIV.
La pièce fut représentée pour la première fois devant le roi et la cour, à Saint-Germain, le 4 février 1670, dans le cadre du “Grand divertissement royal”. Le ballet donné à l'occasion du carnaval avait aussi été commandé à Molière, ce qui témoignait de son statut à la