Bovary
Que peut-on supposer dès son arrivée du caractère de Charles Bovary ?
Dans l’incipit de Madame Bovary, Flaubert choisit de décrire avec une grande précision Charles Bovary selon le point de vue de ses camarades de classe. Ce personnage est introduit dès la deuxième ligne, il est alors au centre de l’attention du lecteur et se voit conférer un rôle important.
Sa tenue vestimentaire est directement remarquée par les adolescents, comme en témoigne l’expression « habillé en bourgeois » (l.2). Cette vue d’ensemble est par la suite très détaillée avec une description plus approfondie à partir du quatrième paragraphe, et qui se fait de haut en bas, prouvant alors que c’est bien un élève qui décrit la scène comme il la voit : viennent d’abord ses « cheveux coupés droit sur le front » (l.14), puis ses « épaules » (l.15), « son habit-veste de drap vert à boutons noirs » (l.16), ses « poignets rouges » (l.18,19), « ses jambes en bas bleus » (l.19), son « pantalon jaunâtre » (l.20) et enfin ses « souliers forts, mal cirés, garnis de clous » (l.21). Cette description ordonnée ne donne aucune indication quant au visage du personnage mais permet au lecteur de se représenter de manière précise sa tenue vestimentaire.
D’un autre côté, Flaubert choisit de ne révéler le caractère de Charles Bovary qu’au travers de son attitude et de laisser au lecteur le soin de dresser un portrait psychologique du personnage. Les premiers indices données par l’auteur sont que le nouveau soit « resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine » (l.11-12) ainsi qu’il n’ait pas osé se soumettre à la manœuvre consistant à « lancer les casquettes sous le banc [… ] en faisant beaucoup de poussière » (l.29-31) : on peut donc en déduire que le personnage est timide et assez peu sûr de lui-même. De plus, il semble maladroit, comme en témoigne le fait qu’il fasse tomber sa casquette. On peut