BUSINESS De David Furlong
David Furlong
Les Personnages
TONY, Anglais, cadre supérieur dans l’audit, la trentaine.
HERVE, Français, photographe de mode, la trentaine.
PATRICK, Américain, représentant de commerce, la trentaine.
La scène se passe dans un petit aéroport, à ANADYR en Sibérie.
Les personnages se trouvent dans un business lounge typique. Un cadre design et cosy. Eléments impératifs : deux lampes rectangulaires, debout sur pieds, l’une à côté de l’autre, une maquette d’avion. Les horloges avec 6 fuseaux horaires avec l’heure de New York, Londres , Paris , Moscou , Pékin et ICI ANADYR .
La piece se joue en Anglais.
Au fond, une toile blanche, sur laquelle seront projetées les images du début pour situer l’action. (Carte du monde, carte de la Russie, zoom sur la Sibérie, Anadyr puis la projection sur le premier monologue d’un hall d’aéroport). Entre chaque tableau, une image peut être projetée.
TONY est assis sur un siège en titane dans le business lounge d’un aéroport. Avant, il y avait plein de business men ici. Une masse incroyable d’hommes en costumes trois pièces dans laquelle je me sens noyé parce tous portent le même costume que moi et qu’on croise rarement des tailleurs dans ce genre de salons. Sauf ceux des hôtesses de l’air. Je me sens noyé comme un poisson dans un aquarium qui peut respirer mais qui se heurte aux parois. Les aéroports sont pleins de parois infranchissables. On se heurte aux vitres des boutiques duty-free juxtaposées, dans lesquelles le regard se heurte à des produits hi-tech ou cosmétiques hors de prix; on se heurte à des vitres tellement propres et transparentes qu’on a peine à imaginer qu’elles font office de frontières et qu’au delà c’est vraiment un autre pays; et on se heurte à d’autres voyageurs pressés dont le regard froid et le bruit des talonnettes nous intiment de regarder où on va. Etrangement, plus les aérogares sont bondés, plus j’y suis bousculé, plus j’aurais envie de