Cage d’oiseau et Ô tourments
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ? Discutez.
Légende : Connaissance générale ou littéraire Procédé formel
Dans un premier temps, en ce qui concerne les poèmes de Saint-Denys Garneau, Cage d’oiseau et Ô tourments d’Alain Grandbois, ils sont particulièrement semblables au niveau du thème fataliste, car tous deux concèdent à leur providence qu’est la mort. Effectivement, dans le poème de Saint-Denys, l’auteur ne trouve plus la force de réaliser ses desseins et s’abandonne à son tragique destin, la mort. Dans Cage d’oiseau, l’âme du poète est incarnée par l’oiseau alors que sa chair évoque la prison de celle-ci, comme le démontre la métaphore : «L’oiseau dans ma cage d’os» (4ème vers). Selon l’auteur, la mort est l’aboutissement qui permet la libération de son esprit. Ainsi, il stipule que l’unique et seule rédemption de son âme sera lorsque son corps physique succombera. Dès ce moment, il prend connaissance de son inévitable destin. Dans la même veine, pour ce qui est du poème Ô tourments, Alain Grandbois s’assujettit au principe que la mort est une fatalité pour l’univers entier. Il évoque la perte de tout espoir que nous, humains, sommes prêts à subir notre destin «avec [nos] yeux couchés sur la terre» (15ème vers). De plus, l’utilisation du «vous» fait référence aux humains, ainsi qu’aux tombes, notre destination finale. Cette mise en relation est d’autant plus frappante avec l’emploi du verbe «être» au futur simple, qui met de l’emphase sur la conviction qu’a l’auteur à propos de l’arrivée de ce malheur incoercible qu’est la mort. Somme toute, ces deux poètes de la solitude se sont soustraits à l’idée de cette fatalité.
Dans un deuxième temps, ces deux écrivains ont un point de vue du concept de la fatalité qui diffère car leur façon de la dépeindre est divergente. Alain