Guillaume Apollinaire : né à Rome en 1880, est un poète et écrivain français, suite à son engagement dans l'armée en 1914, début de la Première Guerre Mondiale, nationalité qu'il n'acquit qu'en 1916. Il participa donc à cette guerre où il fut blessé à la tempe. Il fut rapatrié et suite à une longue convalescence se remit à écrire, et publia Calligrammes en 1918, et mourut peu de temps après de la grippe espagnole.

Calligrammes : dans ce recueil de poésies j'ai choisi des passages de «Chant de l'honneur» écrit le 17 décembre 1915.

Poète (1)
Mais ici comme ailleurs je le sais la beauté
N'est la plupart du temps que la simplicité
Et combien j'en ai vu qui morts dans la tranchée
Étaient restés debout et la tête penchée
S'appuyant simplement contre le parapet

Ces vers expriment le fait que ces soldats envoyés dans les tranchées, malgré les pires horreurs qu'ils ont endurées, ils meurent de manière atroce mais pour le poète ils sont mort dans une position digne d'être des héros.

La tranchée
O jeune gens je m'offre à vous comme une épouse
Mon amour est puissant j'aime jusqu'à la mort
Tapie au font du sol je vous guette jalouse
Et mon corps n'est en tout qu'un long baiser qui mord

Ces vers sont écrits de manière à personnifiés la tranchée en la faisant s'exprimer. Il a une comparaison «je m'offre à vous comme une épouse» signifie que elle piège les soldats, les retient et «Mon amour est puisant j'aime jusqu'à la mort» signifie que le seul moyen de se libérer de son amour est la mort. «Et mon corps n'est en tout qu'un long baiser qui mord» révèle qu'être à son contact n'apporte que le mal, la souffrance.
Tout cela signifie l'horreur des tranchées et le fait qu'elle est comme une prison où la liberté est difficile à obtenir.

Le Poète (2)
Le Christ n'est donc venu qu'en vain parmi les hommes
Si des fleuves de sang limitent les royaumes
Et même de l'Amour on sait la cruauté
C'est pourquoi faut au moins penser à la Beauté
Seule chose