Camus et l'absurde
Une oeuvre “ qui met en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes” (Prix Nobel, 1957)
Son oeuvre s’articule autour de deux pôles:
- la morale de l’absurde: La vie vaut-elle la peine d’êre vécue? Celui qui prend conscience du non-sens de la vie, de son caractère machinal peut éprouver alors un sentiment d’étrangeté au monde, d’hostilité venant du monde. Il se sent tout à coup étranger au monde. Le temps qui passe, l’absence de sens et surtout, la certitude de la mort ne fait que grandir l’absurdité de l’existence. L’inutilité de tout apparaît alors. Aucune morale et aucun efforts ne sont plus justifiables, l’homme est libre de vivre comme il l’entend, quitte à payer les conséquences de ses erreurs. Puisqu’il n’y a pas de sens, pas de but rationnel, l’homme doit épuiser les joies de cette terre (cf. L’Etranger). L’homme, en ce qu’il recherche perpétuellement le sens des choses/la clarté, n’est pas fait pour vivre dans un monde irrationnel. C’est de la confrontation entre l’homme et le monde, de leur antinomie, que naît l’absurde.
Quelle solution? Camus refuse la fuite, quelle qu’elle soit (croyance, suicide, etc.). La seule issue est la pleine conscience de la situation , l’affrontement sans espoir entre l’esprit et le monde (Vivre, c’est faire vivre l’absurde, c’est avant tout le regarder). Cette confrontation, il l’appelle la révolte.
- l’humanisme de la révolte: Cette révolte remet constamment le monde en question. Elle n’est pas aspiration, elle est sans espoir. Elle est aussi absente de toute résignation. Cette révolte exalte l’intelligence et l’orgeuil de l’homme aux prises avec une réalité qui le dépasse. A partir du moment où l’homme prend coscience de sa situation, de l’absurde, il devient totalement libre, libéré des habitudes et des préjugés qui ne donnaient à sa vie qu’un semblant de valeur. Cette révolte doit être exacerbée, il faut multiplier les expériences lucides et se trouver en face