Candide, chapitre 3
Commentaire Candide, Chapitre 3
Voltaire, déjà connu lorsqu’il publie Candide en 1759, le publie en tant qu’anonyme et dit ne pas être l’auteur de cette « coïonade », mais évidemment, tout le monde a reconnu son style. Il veut surtout répondre à la philosophie de l’optimisme de Leibnitz et à la « Lettre sur la Providence » de Rousseau. Le conte philosophique Candide met en scène un jeune homme naïf dont le précepteur est Pangloss, pour qui « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible ». L’extrait au chapitre 3 que nous étudierons en est la preuve ; le texte se caractérise par une énonciation contradictoire déconcertante qui fait deviner, sous un discours apparent, un message caché. Nous analyserons l’évocation de la guerre, présentée comme un spectacle grandiose, avant de commenter l’utilisation d’un discours contradictoire. Enfin, nous verrons que ces procédés sont au service de la dénonciation.
La guerre est évoquée comme un spectacle grandiose. En effet, ce spectacle est présenté comme un concert, ou peut-être une chorégraphie. Tout d’abord, nous pouvons relever le champ lexical des instruments de musique : « trompettes, fifres, hautbois, tambours, harmonie », qui étaient principalement les instruments de guerre au XVIIIème siècle. Ensuite, les adjectifs mélioratifs sont renforcés par les adverbes d’intensité « si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné ». Enfin, la succession d’actions variées produites par des acteurs différents « canon, mousqueterie, baïonnette » renforce cette impression de grand bruit. Mais la description relève en fait de l’ironie pour pouvoir mieux décrire le pathétique un peu plus loin, car il y a une contradiction dans la description du texte : à partir de la fuite de Candide après les Te Deum des deux rois, celui-ci découvre le spectacle du massacre. L’auteur souhaite nous montrer cette image frappante. Alors que dans la première partie, les termes positifs abondaient, cette se développent les