Candide de voltaire
Candide est donc un conte philosophique, une des formes possibles de l’apologue, qui se doit d’être un récit divertissant comportant une moralité, un enseignement explicite ou non. Ce conte est représentatif de l’esprit des Lumières et de ses grands combats, puisque Voltaire y dénonce en particulier la philosophie Leibnitzienne, mais également diverses formes d’injustices comme les abus de la religion (chapitre 6 : “L’autodafé”), du pouvoir (chapitre 3 : “La guerre”), ainsi que l’esclavage (chapitre 19 : “Le nègre de Surinam”). De plus, c’est une œuvre qui propose constamment un double niveau de lecture par le recours à l’ironie, une arme formelle dont Voltaire a souvent usé.
L’incipit nous donne à voir les éléments traditionnels du conte pour mieux les subvertir et mettre à jour une réalité déceptive cachée derrière des illusions, qui sont ainsi dénoncée.
I. L’univers du conte
Avant toute chose, l’incipit met en avant un univers du conte traditionnel, qui est illustré dans le texte par les formules du conte, les éléments spatio-temporels et les poncifs ainsi que des personnages représentatifs de ce genre très codé, qui fait partie des références culturelles du lecteur.
A. Les formules traditionnelles du conte
Tout d’abord, Voltaire a recours à la formule traditionnelle du conte : « Il y avait en Westphalie » pour débuter son récit. Il l’inscrit de cette façon dans un genre codé auquel il le rattache et à partir duquel le lecteur pourra mesurer l’écart. Il reprend également toutes les tendances langagières de celui-ci. Il utilise des comparatifs et des