Capitalisme contre socialisme
Montréal, 5 février 2006 • No 165 Cet article de Ludwig von Mises a été publié pour la première fois dans The Intercollage Review, au printemps 1969 (traduction de Hervé de Quengo).
MOT POUR MOT
CAPITALISME CONTRE SOCIALISME par Ludwig von Mises (1881-1973) La plupart de nos contemporains sont très critiques sur ce qu'ils appellent « l'inégale distribution des richesses ». La justice, telle qu'ils la voient, réclamerait une situation dans laquelle personne ne bénéficierait de ce qui est considéré comme un luxe superflu tant que d'autres continueraient à manquer des biens nécessaires pour préserver la vie, la santé et la bonne humeur. La condition idéale de l'humanité serait, prétendent-ils, une distribution égale de tous les biens de consommation disponibles. Comme méthode la plus radicale d'arriver à ces fins, ils proposent l'expropriation radicale de tous les facteurs matériels de production et la conduite de toutes les activités de production par la société, c'est-à-dire par l'appareil social de coercition et de contrainte plus communément appelé gouvernement ou État.
Les partisans de ce programme socialiste ou communiste rejettent le système économique capitaliste pour de nombreuses raisons. Leur critique souligne le prétendu fait selon lequel ce système n'est pas seulement injuste mais également intrinsèquement inefficace, et est donc la cause ultime de toute la misère et la pauvreté dont souffre le genre humain. Une fois que la mauvaise institution de la propriété privée des facteurs de production aura été remplacée par la propriété publique, les conditions humaines deviendront merveilleuses. Chacun recevra ce dont il a besoin. Tout ce qui sépare l'humanité de cet état parfait sur terre réside dans l'injustice de la distribution des richesses. Le vice essentiel de cette façon de traiter des problèmes fondamentaux du bien-être matériel et spirituel des hommes peut se voir dans sa préoccupation vis-à-vis du concept de