Capitulaire de villis
Introduction
Dans cet immense empire, à l'intérieur même des comtés et des marches, de nombreuses zones, c’est le cas des domaines fiscaux, sont administrés directement par les judices royaux. En tout, Charlemagne dispose d’environ 300 domaines entre Loire et Rhin. Pour Pierre Toubert dans L’Europe dans sa première croissance : De Charlemagne à l’an mil, le capitulaire « de villis » est : « la source de première importance à la fois par les notations concrètes d’ordre économique et agronomique qu’il contient et par le souci général de rentabilisation du système domanial qui s’en dégage ». Cet acte législatif qui émane du pouvoir royal, divisé en plusieurs chapitres (capitula), a ici pour but de réformer les terres publiques. C’est une administration propre aux terres fiscales, c'est-à-dire aux terres impériales, et ne concerne pas les comtes mais seulement les judices, les intendants des terres royales qui réunissaient à leur autorité un pouvoir public sur tous les hommes du roi établis dans leur ressort. La date de ce capitulaire est inconnue mais de nombreuses hypothèses existent. La première, selon laquelle ce document aurait été écrit sous Charlemagne avant l’an 800 est la plus probable, puisque en effet, le nom de la reine figure dans le capitulaire, or sa dernière femme meurt en 800. Aussi, la seconde, par la présence du terme « impériale » dans le titre complet du capitulaire « de villis vel curtis imperii », tend vers une possible datation postérieure à l’an 800, l’année du couronnement de Charlemagne. Les nombreux chapitres de ce capitulaire ont enrichi nos connaissances sur la place qu’offrait le pouvoir royal aux hommes, à leur fonction, à leur production et au rôle du travail dans la société carolingienne, au sein d’un complexe domanial, omniprésent dans le capitulaire « de villis », qui devient la cellule de base de la vie sociale et de la dynamique économique de la société carolingienne. Charlemagne veut en faire un modèle,