Carmen
(1845)
Nouvelle de 76 pages
En promenade archéologique dans les environs de Cordoue, Mérimée rencontre un voyageur que son guide reconnaît comme le bandit don José Navarro dont la tête est mise à prix pour deux cents ducats. Pendant la nuit, le guide va dénoncer le bandit à la police. Mérimée, qui n'a pas pu l'en dissuader, s'estime lié à don José par des relations d'hospitalité : il l'avertit donc et lui permet ainsi de s'échapper.
Séjournant à Cordoue la semaine suivante, Mérimée rencontre une gitane nommée Carmen. Elle l'emmène chez elle pour lui dire la bonne aventure. Mais, soudain, entre un homme, l'amant de la belle, fort en colère : c'est don José. Mérimée et lui se reconnaissent. Mérimée part alors pour Séville, mais s'aperçoit que Carmen lui a volé sa belle montre en or. Quelques semaines plus tard, de retour à Cordoue, il apprend que don José, arrêté pour meurtre, va être exécuté le surlendemain. Il passe la journée avec lui dans sa prison, et José lui raconte son histoire.
Ce Basque dut quitter le séminaire à la suite d'une rixe. Il s'engagea dans un régiment du Sud et devint brigadier. Un jour qu'il était de garde à Séville, il fut, devant la manufacture des tabacs, interpellé par Carmen : son effronterie le scandalisa, mais ses provocations l'enflammèrent. Deux heures plus tard, comme elle s'était battue sauvagement, il dut la conduire en prison. Elle se fit passer pour sa payse et l'enjôla : il l'aida à s'évader pendant le trajet. Dégradé et jeté en prison, il rêva à la belle. Il la retrouva alors que, libéré, il montait la garde chez son colonel : elle y dansait avec d'autres bohémiens. Dans la jalousie qui le saisit, il se découvrit amoureux. Estimant qu'elle avait contracté une dette envers lui par son évasion, elle passa avec lui une journée et une nuit ; mais elle les voulut sans lendemain : il était trop dissemblable d'elle. Après plusieurs semaines qu'il passa sans la revoir, alors qu’il était, un soir, de garde aux murs de