Carnet de guerre d'un malgré nous
PROLOGUE
C'est notre devoir d'agir non seulement en vue de notre bien, mais aussi pour celui de nos descendants.
Mon arrière-grand-père, Antoine Martzolff est né en 1833 à Seltz, date où l’Alsace était allemande. C’était un légionnaire. Entré dans l’armée française en 1859 sous Napoléon 3, il participe à la grande bataille d’Italie à Magenta. Il participa aussi, en tant que voltigeur, à la bataille de Sébastopol en Crimée, où il fut blessé à la tête.
Quand il rentre de la guerre, il devint facteur à Seltz.
Antoine est le grand père de mon père, Louis Martzolff.
Mon père Louis est né en 1891 à Seltz. C’est l’ainé de ses 3 frères. Il a grandi à Strasbourg et fit soldat français lors de la première guerre mondiale.
A son retour, il commença le métier de toute sa vie : boulanger. Travaillant dans la boulangerie Ziegler sur la Grande Rue à Strasbourg, il y rencontra Sophie Troesch avec qui il se maria en 1923. Originaire de Crastatt à côté de Wasselone, elle était pendant quelques années au service de la reconnue famille Branly. Une des filles, Cécile Terrat, était d’ailleurs la marraine de mon frère Marcel.
Je suis né le 10 octobre 1924 à Strasbourg et je fus suivi deux ans plus tard par Marcel. Nous avons grandi au 17 rue Kageneck jusqu’en 1939 et le début de la guerre. En 1940, alors que Strasbourg est évacué, nous déménageons à Crasttat et mon père est convoqué par l’armée française.
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1942
28 septembre : Je suis convoqué à la Kommandantur à Strasbourg pour être examiné en vue d’être recruté pour le RAD (Reicharbeitsdienst), c’est-à-dire le service de travail obligatoire. A l’issue de cet examen médical, j’obtiens un sursis de 10 mois car je suis apprenti tourneur à Illkirch-Graffenstaden (anciennement Mathis & Citroën) depuis 1940.
1943
24 juin : Je viens de recevoir par la poste mon Stellungsbefehl (ordre de convocation et d’affectation) pour le Reicharbeitsdienst. Je suis