Carnet de naufrage
La rupture que vit Alex est difficile à avaler mais surtout à digérer. Il se voyait pourtant bien faire sa vie avec Marlène, la femme de sa vie, mais ça ne devait pas se passer comme il le souhaitait. Marlène rencontre Jean, et la vie s’arrête pour Alex, ce jeune Montréalais d’une trentaine d’années, un gars d’une grande banalité. Quand elle a commencé à ne plus rentrer le soir, lui laissant des mots sur la table pour le prévenir, son angoisse transperce la page, criant de vérité.
« Il y avait aussi ces mots qu’elle me laissait, des phrases absurdes, des mots doux. Je ne rentrerai pas ce soir. Ne t’inquiète pas. Je t’aime. Je les trouvais sur la table de la cuisine en rentrant, et la seule vue d’un de ces petits papiers blancs, dans la pénombre, me retournait les entrailles. Une coulée d’acide dans la gorge. Je tombais à genoux. » (p. 16)
Il est étudiant en maîtrise, et barman à côté. La petite vie qui est la sienne lui plaît. Le pire, c’est qu’il se rend compte qu’il est heureux. Mais en compagnie de Marlène, sa blonde. Quand Marlène s’en va, commencent ses Carnets de naufrages, une longue dérive vers le large.
Le gouffre total. Alex évolue lentement à partir du choc de l’abandon pour réaliser que cet amour, qu’il croyait acquis et solide, n’avait certainement du bonheur que les apparences. Cinquante courts chapitres, très vifs, qui sont autant d’épisodes de sa vie, de ses songes, de ses rêves ou ses paniques. Apprendre à revivre seul, sans Marlène, apprendre à ressortir, apprendre à profiter, à exhiber sa douleur, à être heureux, et finalement, revivre tout court. Au gré de ses rencontres, tant féminines que masculines, lors de voyages dans le Maine aux États-Unis, au Mexique, dans les lits de nouvelles conquêtes ou sur une planche de surf, Alex va se prouver qu’il existe, au contact tour à tour de Félix, Camille, Katerina, Bernard et Yannick.
Né en 1970, Guillaume est le dernier des fils du chanteur