Cas cds
Stratégie. Sans animaux ni tartes à la crème mais avec poésie et onirisme, le Cirque du Soleil connaît un succès phénoménal sur toute la planète. Parti de rien, il a créé son marché, et conquis un nouveau public.
Isabelle Hennebelle | L'Entreprise n° 0234 | Paru le 01/05/2005
Triple saut ou taux de rentabilité ? Les deux à la fois ! Au Cirque du Soleil, art et business sont inséparables ! La troupe a débarqué à Paris voilà quelques semaines, avec son spectacle Saltimbanco. A Montréal, dans les couloirs de la multinationale du spectacle, gymnastes et acrobates côtoient administratifs et financiers. Résultat de ce joli numéro d'équilibriste : 500 millions de dollars américains de chiffre d'affaires et une croissance de 15 % depuis quatre ans. Fondé en 1984 par un artiste des rues québécois, Guy Laliberté, le Cirque du Soleil compte 3 500 salariés d'une quarantaine de nationalités. En deux décennies, Guy Laliberté est devenu milliardaire. Selon Forbes, la fortune de celui qui est propriétaire à 95 % de l'entreprise atteindrait 1,2 milliard de dollars. Boucle d'oreille, crâne rasé et tee-shirt noir, ce charismatique patron cultive une âme d'artiste et un talent d'homme d'affaires. Autodidacte, il a mis sur pieds une véritable machine de guerre hollywoodienne. Uniques par leur ampleur et leur extravagance, en rupture complète avec le cirque à l'ancienne, ses onze spectacles séduisent les petits mais aussi, et c'est bien ça le tour de force, les grands et les entreprises, partout sur la planète. Pas d'animaux ni de tartes à la crème, mais de la poésie, de l'onirisme, du magique... A Paris, le public est prêt à payer la place entre 22 et 74 euros. Et 150 dollars en moyenne à Las Vegas. Soit un ticket bien plus cher que dans le cirque conventionnel.
Businessman et artiste
Le fondateur du Cirque du Soleil a l'art de s'entourer et de déléguer. Conscient que son affaire nécessite une gestion fine, il recrute un nombre