Cass. com., 7 avril 1998
Le trait le plus extraordinaire de cette campagne électorale est la déliquescence du Parti travailliste. Les prédictions varient quant à la forme que prendra la coalition gouvernementale qui sera le plus probable résultat de ces élections. Mais la probabilité d'un gouvernement de coalition provient avant tout de l'effondrement du soutien vis-à-vis du Parti travailliste.
Le Parti travailliste n'a obtenu que 33 pour cent des voix en 2005, mais les dernières estimations disent qu'il pourrait bien passer en troisième position, derrière les conservateurs et les Libéraux démocrates ; les prédictions les moins favorables donnent aux travaillistes dix-huit pour cent des voix seulement. Ce serait la première fois que les travaillistes arriveraient derrière les libéraux depuis 1922.
Jusque-là, les travaillistes avaient calculé qu'ils pourraient encore réussir à se maintenir au gouvernement en tant que parti majoritaire, grâce au système électoral britannique qui donne le siège parlementaire au parti ayant le plus de voix dans la circonscription électorale, et qu'ils pourraient être capables de constituer une coalition avec les libéraux démocrates, dont le soutien a grandi principalement à cause de la défection des électeurs travaillistes. Mais on parle à présent d'une coalition des conservateurs avec les libéraux.
Il est difficile d'en dire plus sur le résultat probable de cette élection. Le degré d'instabilité politique est tel que personne ne sait combien de gens vont voter selon leur préférence déclarée. Une estimation dit qu'un tiers des électeurs travaillistes disent qu'ils pourraient finalement soutenir un autre parti.
Il n'est pas possible non plus d'estimer l'ampleur de ce qui pourrait être une abstention massive de la part de ceux qui sont dégoûtés par l'état actuel tout entier de la politique.