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«Avec la mission Phobos-Grunt, c'est la première fois depuis 15 ans que les Russes retournent dans l'espace lointain», se réjouit Jean-Pierre Bibring, astrophysicien à l'Institut d'astrophysique spatiale d'Orsay et responsable de l'un des instruments scientifiques français embarqués par la sonde.
Et pour ce grand retour après l'échec du lancement de leur mission Mars 96, les scientifiques russes ont mis la barre très haut: ils veulent prélever des échantillons du sol de Phobos, l'une des deux minuscules lunes de la planète Mars, et les faire revenir sur Terre pour les étudier. Ce type d'opération de retour d'échantillon est toujours très complexe, et les missions spatiales de ce type réussies se comptent sur les doigts d'une seule main.
Un énorme assemblage
La mission Phobos-Grunt («sol de Phobos» en russe) a décollé mardi soir du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan) à bord d'une puissante fusée Zenit-2. Une fois mis en orbite autour de la Terre, la sonde spatiale et son étage de propulsion, un énorme assemblage de plus de 13 t, devait s'élancer en direction de Mars pour un voyage de plus de 10 mois. Seulement, «le moteur ne s'est pas mis en marche», a indiqué le directeur de l'Agence spatiale Roskosmos. «La sonde n'a pas pu s'orienter d'après les étoiles.» Les scientifiques estiment avoir une fenêtre de trois jours pour télécharger un nouveau programme de vol, avant que les batteries de la sonde ne soient vides. «Je ne dirais pas que c'est un échec. C'est une situation imprévue, mais elle peut être surmontée», a estimé le directeur.
Si les scientifiques arrivent à rétablir la situation, il est prévu que l'engin se remette en route vers Mars. Il devra alors freiner pour se mettre en orbite autour de la planète rouge puis se séparera de son passager, la première sonde d'exploration