Celebrer le monde
Documents :
A- Victor Hugo, « L'araignée et l'ortie », Les contemplations, III, 1856
B-José Maria de Heredia « Midi », Les Trophées, 1893
C-Francis ponge, « Ode inachevée à la boue » (extrait), Pièces, 1962
D-Philippe Jaccottet, « Fruits » (extrait), Airs, 1961-1964
QUESTIONS :
1- Relevez dans chaque texte du corpus une comparaison ou une métaphore, et montrez ce que ce recours à l'image apporte à l'évocation du monde sensible. (3points)
2- Quels rôle Hugo et Ponge accordent-ils au poète dans les deux textes proposés ? (3points) Question 1 • Un poème est une « grappe d’images » grâce auxquelles le poète transfigure la réalité : comparaisons, métaphores, personnifications… Ainsi, les quatre poètes du corpus, Hugo et Heredia au XIXe siècle, Ponge et Jaccottet au XXe siècle, recourent à des images saisissantes pour rendre compte du monde sensible qui les entoure. • Hugo, dans Les Contemplations, pense que « tout est plein d’âmes » ; aussi mélange-t-il souvent tous les règnes, minéral, végétal, animal et humain. Il personnifie ici « l’araignée » et l’« ortie » et, dans la métaphore qui clôt le poème, leur donne la parole, les unissant dans un même murmure : « La mauvaise bête et la mauvaise herbe Murmurent : Amour ! » Il invite ainsi à aller au-delà des apparences sensibles et nous fait comprendre que tout ce qui nous entoure et qui nous paraît laid ou nuisible cache en fait le malheur et l’envie d’amour. À travers cette métaphore, qui s’appuie sur deux périphrases (« mauvaise bête » désigne l’araignée, « mauvaise herbe » l’ortie), il invite à regarder le monde avec indulgence, pitié et amour. • Le poème « Midi » de Heredia repose tout entier sur la personnification de ce moment torride de la journée. Il décrit essentiellement les « rayons » du soleil qui tissent une « gaze » et termine son poème par une métaphore qui invite à jeter un autre regard sur le beau spectacle que ces rayons offrent à la vue : « Et dans les mailles d’or de