INTRODUCTION
Le monde littéraire reconnaît L’usage du monde de Nicolas Bouvier comme un livre culte de la littérature du voyage d’une approche classique avec les dessins de son ami peintre, Thierry Vernet qui l’avait accompagné pendant son voyage de Genève jusqu’à Khyber Pass (1953-54). Par contre, Blaise Cendrars maîtrise la forme d’une anarchie voulue en publiant La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France comme un livre-tableau avec les peintures de Sonia Delaunay en 1913. En dépit de contraste fondamental dans leur manière de raconter un voyage, ces écrivains suisses possèdent des similarités étonnantes dans ces deux œuvres comme le fait de les illustrer et l’élément musical très fort qui nous emmène à comprendre le voyage en sa totalité. La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Frédéric Louis Sauser, reconnu comme Cendrars, garde malgré ses vers éclatés, un travail minutieux sur la sonorité et la musicalité. En outre, l’association intime de la peinture de Sonia Delaunay n’empêche guère la dédicace de l’œuvre, curieusement aux musiciens ! Il s’identifie particulièrement à ce poème comme il nous indique, « […] des braises ardentes sur notre route » (v.216) et aussi « Il n’ya plus que des cendres qui continue » (v.185) qui nous renvoient à l’immortalité des œuvres écrites sous son pseudonyme Blaise Cendrars.
Nicolas Bouvier a obtenu « le prix des écrivains genevois » pour son livre L’usage du mondei qui l’avait lancé pour la première fois dans le champ de la littérature de voyage, aboutissant jusqu’au « prix Nicolas Bouvier »ii que l’on a doté d’une bourse de 5000 euros, pour être décerné tous les ans pendant le festival Étonnants Voyageurs, en présence de Mme Éliane Bouvier, son épouse. Nous savons aujourd’hui ses citations telle que « Une vie sans musique ne mériterait pas d’être vécue »iii Ainsi, ces deux œuvres ont joué un rôle primordial pour dérober le génie de leurs écrivains et deviennent un sujet