Cendrars
Idée secondaire 1 : Pendant le voyage en train, le temps est tourné vers le futur sous l’attente d’un point d’arrivée.
Preuve 1 :
Citation : « Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre? […] / Le train palpite au cœur des horizons plombés / Et ton chagrin ricane… »
Procédés d’écriture relevés : répétition et oxymore
Commentaire interprétatif : La répétition constante de la question « Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre? », un clin d’œil à la phrase que tous les enfants posent à leurs parents lors de longs périples, sert à souligner la véritable signification de Paris. La ville lumière représente certainement le terminus de la gare; le lieu d’arrivée où l’on demeure. En effet, Paris, rassurante et réconfortante, agit ici comme l’image du chez-soi pour Cendrars et la petite Jeanne. Lors de son périple, Blaise semble gêné et angoissé face à la société qu’il fréquente et semble attendre impatiemment l’arrivée à Paris. L’auteur utilise même l’oxymore entre le chagrin et le ricanement pour accentuer l’aberration et la divagation de l’homme témoin de cette aventure.
Preuve 2 :
Citation : «Toutes les horloges
L’heure de Paris l’heure de Berlin l’heure de Saint-Pétersbourg et l’heure de toutes les gares
Et à Oufa, le visage ensanglanté du canonnier
Et le cadran bêtement lumineux de Grodno
Et l’avance perpétuelle du train
Tous les matins on met les montres à l’heure
Le train avance et le soleil retarde
Rien n’y fait, j’entends les cloches sonores
Le gros bourdon de Notre-Dame
La cloche aigrelette du Louvre qui sonna la Barthélemy
Les carillons rouillés de Bruges-la-Morte
Les sonneries électriques de la bibliothèque de New-York […]»
Procédés d’écriture relevés : champs lexical, ponctuation
Commentaire interprétatif : Cet extrait met certainement de l’avant l’idée de longueur et d’éternité ressentie par Cendrars.