Certain l'aiment chaud
Schmidt Une production The Mirisch Corporation pour United Artists Etats-Unis - 121 mn 1959
Témoins inopinés d’un règlement de comptes perpétré par la Mafia, deux musiciens de Chicago, Joe et Jerry, se voient contraints d’intégrer un groupe de jazz féminin sous les traits de Joséphine et Daphné. Leur couverture est parfaite jusqu’à ce que « Joséphine » tombe amoureuse d’une chanteuse, Sugar, qu’un ancien playboy s’éprenne de « Daphné » et qu’un parrain de la Mafia décide de les éliminer !
A la fin des années 50, l’Amérique n’est plus ce qu’elle prétend être : le moral est au plus bas, le chômage continue d’augmenter et la Guerre froide fait trembler le monde. La télévision remplace le grand écran et un certain cinéma est en train de disparaître, celui des grands cinéastes de la légende hollywoodienne qui sont en train de faire leurs derniers films. C’est dans ce climat que Billy Wilder réalise une comédie trépidante où le rire masque l’amertume avec beaucoup de talent. Bien qu’il ait réalisé des drames, contribué à la naissance du filmnoir, on se souvient surtout de lui pour ses comédies, un genre vers lequel il revenait souvent, y excellait. L’un de ses thèmes favoris est le jeu des apparences, le vrai et le faux, qui lui permet de composer avec différents niveaux de lecture ou d’intrigue et d’exploiter dès l’écriture la connivence du spectateur. On retrouve cette notion du faux-semblant dans de nombreux films de Billy Wilder, la supercherie et le mensonge y sont le moteur de l’action : un soldat britannique ne pouvant s’échapper des nazis se fait passer pour un maître d’hôtel (Les Cinq secrets du désert, 1943) ; un arnaqueur à l’assurance