Chacune de nos lectures laisse une graine de germe
Lire! Quelle belle chose! Chaque lecture sème en nous un noyau qui, planté dans un terrain fertile portera à son tour des fruits. Est-cela que Jules Renard veut nous dire en parlant de graine et de germe? de quelle origine donc seront cette semence et ce germe? les traces qu'ils laisseront auront-elles la même nature qu'eux ou pourront-elles être différentes? peut-il y avoir de mauvaises graines en lecture? Quelle lecture, enfin agrandit l'âme, comme le prétend Voltaire?
En ouvrant un livre, n'importe lequel, on laisse pénétrer en soi son contenu. Qu'il soit sucré ou amer, véridique ou farfelu, bien ou mal écrit, il laissera une trace, même infime, mais bien réelle. Ces textes, gravés en nous plus ou moins profondément, nourrissent notre esprit de ce qu'ils contiennent.
Cependant toute lecture n'aura pas le même impact. Celui-ci dépendra du type du texte, de sa fonction. Et puis chaque texte a sa force et sa profondeur propre. La semence est jetée, et pour savoir savoir de quelle nature elle sera, il faut retourner à son origine. L'intention de l'auteur est à la source de son désir de transmettre. Désire-t-il nous séduire, nous divertir, nous inquiéter, nous convaincre, nous choquer? Souhaite-t-il transmettre un message, gagner un concours littéraire ou vendre un article? A-t-il besoin de partager un amour ou une haine?
De la nature de cette intention dépendra la semence et donc la trace laissée dans l'esprit du lecteur.
Les traces laissées par cette semence seront-elles de même nature que l'intention de l'auteur du texte? si effectivement, la graine contiendra en partie ce que son créateur a souhaité insuffler dans son récit, le lecteur, lui, rendra chaque texte unique selon la résonance qu'il lui donnera. Afin de rester dans la même imagerie, le lecteur permettra ou non à la graine de se développer selon sa propre nature.
Il est dit que, si les Allemands avaient lu « mein