Chapitre 2 : les grandes guerres et la culture
L’outrance patriotique trouve toutefois ses limites lorsque la durée du conflit et la prise de conscience des pertes viennent contredire l’optimisme officiel. Sans renoncer à diriger l’opinion le pouvoir politique et militaire comprend la nécessité d’aménager le système. Le Bureau de presse se transforme en février 1916 en Maison de la presse et s’efforce d’associer de façon plus active les journalistes. Des correspondants de guerre sont ainsi conduits par l’État-major sur les théâtres d’opération. L’importance nouvelle prise par l’image explique la création d’une Section cinématographique et photographique des armées qui regroupe près de 800 professionnels à la fin de la guerre et fournit les sociétés cinématographiques privées : toutes les scènes de combat concernant la Grande guerre ont été tournées par ses soins et sont des …afficher plus de contenu…
La transmission de l’idéal patriotique faisait partie, nous l’avons vu des missions de l’école primaire. « Si l’écolier ne devient pas un citoyen pénétré de ses devoirs et un soldat qui aime son drapeau, l’instituteur aura perdu son temps » écrivait l’historien Ernest Lavisse. Moins revanchards que ceux rédigés au lendemain de la défaite, les manuels scolaires de deuxième génération écrits au début du siècle continuent à présenter le patriotisme comme le fondement du lien social. Par ailleurs il est précisé que la France étant le pays des droits de l’Homme, il n’y a pas de contradiction entre le patriotisme français et le culte des valeurs universelles. Les instructions rédigées au moment de l’entrée en guerre par le ministre Albert Sarraut révèlent une volonté d’impliquer l’école dans la