CHAPITRE 3 L ingenu texte
Voltaire en sa pièce de théâtre OEdipe, présentée pour la première fois en 1718 dit : « Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense / Notre crédulité fait toute leur science ». C'est aussi le discours que tient ce célèbre philosophe au 18e siècle dans son conte L'Ingénu, conte satirique publié en 1767. Il met en scène un huron arrivant en France et recueilli par le prieur M. de Kerkabon et sa soeur. Il s'avère ensuite que le Huron n'est autre que le neveu de ces derniers. L'extrait étudier est consacré à la conversion de l'Ingénu au christianisme. Nous nous demanderons comment Voltaire détourne une leçon de catéchisme en une satire religieuse. Tout d'abord, nous examinerons l'apprentissage de l'ingénu catéchumène, puis nous analyserons le côté comique et humoristique de celui-ci et enfin nous aborderons la satire de la religion et de ses représentants.
I / L'apprentissage de l'ingénu catéchumène : un conte merveilleux.
A / Un épisode de conte, l'art du récit de Voltaire.
Dans ce passage nous pouvons noter que l'apprentissage de l'ingénu en tant que catéchumène relève du registre merveilleux. En effet, l'utilisation du passé simple « mit », « pria », « opéra » montre au lecteur que les faits se sont produits et sont désormais terminés. C'est un épisode bref de la vie de l'ingénu et surtout, il est ici présenté comme étant une personne talentueuse qui analyse ce qui l'entoure de manière objective. Voltaire, afin d'obtenir et de garder l'attention du lecteur, présente des petites anecdotes rapides, dynamiques et brèves qui se succèdent rapidement et qui ont pour but d'instruire. La brièveté des épisodes donne une dynamique au passage propre au rythme des contes et qui poursuit l'objectif de plaire, en évitant la monotonie et d'instruire.
B / Portrait d'un élève sauvage et naïf.
L'auteur insiste également sur la naïveté du personnage et joue sur ce point afin d'établir un portrait caractérisé par la sauvagerie et