Charles Péguy
« Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée, c’est d’avoir une pensée toute faite. »

Charles Péguy naît en 1873 à Orléans, dans une famille modeste, et est élevé par sa mère et sa grand-mère. Bon élève en primaire, ses bulletins comportent cependant des avertissements sur son comportements : « Toujours très bon écolier, mais j'en reviens à mon conseil du dernier trimestre : gardons-nous du scepticisme et de la fronde et restons simple. J'ajouterai qu'un écolier comme Péguy ne doit jamais s'oublier ni donner l'exemple de l'irrévérence envers ses maîtres » Élève à l’École Normale Supérieure, il s’y affirme en tant qu’anticlérical convaincu et pratiquant, (« moi qui suis athée…» retrouve-t-on souvent dans ses correspondances d’alors) socialiste, grand défenseur de Jaurès, dreyfusard, anticolonialiste et antimilitariste.
À l’ENS, il se fait le disciple d’Henri Bergson et de Romain Rolland qui auront une influence énorme sur lui, « nourri … de la fleur de l'esprit classique en même temps que des généreux idéaux de l'esprit moderne, Péguy était appelé à concilier en lui les appels les plus divergents et à incarner la totalité de l'esprit français » dira de lui l’un de ses biographes.
Son socialiste n’est pas un programme politique, mais un idéal d’égalité entre les hommes qu’il admet tirer de ses racines chrétiennes.
Après son mariage avec Charlotte Baudouin « sans qui toute œuvre est vaine » et dont il aura quatre enfants, Péguy ouvre une librairie militante qui n’a guère de succès, où il publie ses idées dans une revue qu’il crée, les carnets de la quinzaine, qu’il tiendra jusqu’à sa mort. Il y fustige le colonialisme, « la plus lâche de toutes les guerres. », l’éducation religieuse, « les jésuites rendent difforme l’enfant qu’ils éduquent en violant sa liberté. », et l’antisémitisme., avant de se consacrer à ce pour quoi il excelle : polémiste, journaliste, écrivain, poète, il publie alors sa Jeanne d’Arc, première version